"L'épouvantail de la réaction - l'art contemporain et sa critique", Le Débat, n°184, mars-avril 2015, Gallimard

"Ce qui fut la Querelle de l’art contemporain n’aurait pas eu son retentissement si elle s’était circonscrite au débat esthétique. Celui-ci est aujourd’hui forclos parce qu’il fut d’emblée détourné de son objet vers ses intentions supposées. Son objet : les œuvres et démarches d’artistes les plus célèbres de la période contemporaine telle que la segmente régulièrement le marché de l’art. En 1981 puis 1991, dates où le débat fut lancé puis relancé, c’était le classique délai, de vingt à trente années, pour entamer leur réévaluation critique. Ce tri de l’histoire pourtant, que nulle époque n’élude, fut conjuré, jusqu’ici, par un constant retournement du sens : quelles intentions peuvent bien motiver pareil tri ? fut la première, la dernière, la seule question-réponse à la seule question qui vaille : qu’y a-t-il dans ces productions artistiques pour qu’elles soient à ce taux réputées ?"
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 Conclusion du texte : "C’est la conjonction du Celebrity and Financial Art. Il fallait la casuistique révolutionnaire pour en arriver là. C’est pourquoi il n’est venu à l’esprit de personne que la légendaire saga de citations réactionnaires qui ponctuèrent la saga de l’art moderne s’est inversée : à l’avenir on s’étonnera des citations qui encensèrent pareilles œuvres."
Jean-Philippe Domecq

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