(noté 25 heures après l’annonce de l’affaire Strauss-Kahn, 16 mai 2011:)
Shakespeare aurait adoré: piégé sans doute, l’homme balaie toute sa puissance d’intelligence, de travail et de trajectoire en quelques minutes de fragilité légendaire. Compulsion pour compulsion, c’est l’inverse d’un autre animal shakespearien, «Iago» Nixon qui, pantelant, toutes banderilles aux flancs pendant l’affaire du Watergate, tient le coup un an et demi de mensonges, et ce pour des écoutes qu’il n’avait nul besoin d’installer dans la plomberie de son concurrent qu’il allait battre et a battu haut la main.
Politiquement, ça y est: ceci est l'exact moment où Sarkozy vient de perdre les Présidentielles de 2012. Elles étaient gagnées pour lui face à Strauss-Kahn qui, d’autant plus bardé de plans com’ qu’il avait besoin d’être protégé de lui-même, se serait dégonflé en deux mois (parce qu’il n’aurait pas fourni ce dont la gauche et les opinions mondiales ont besoin: une nouvelle représentation économique, une raison d’être ensemble depuis que l’injustice est devenue trop criante avec la si logique crise financière du 15 septembre 2008). Voici que depuis hier, le centre et le centre-droit dont Strauss-Kahn aurait capté bonne part, vont pouvoir s’autonomiser (le propre du centriste étant de ne jamais se déterminer par lui-même, toujours relativement) et se présenter, enlevant d’autant à Sarkozy. Le 15 mai 2011, la gauche a gagné en mai 2012.
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